Les déchets du BTP
Les déchets du BTP ( des bâtiments et des travaux publics) sont des déchets produits lors des différentes phases de construction telles que la construction à neuf, le réaménagement et la démolition. Ce sont des déchets insoupçonnés car peu évoqués. Il représente jusqu’à 227 millions de tonnes de déchets par an . Un chiffre conséquent qui concerne des matériaux tels que la terre, la brique, le ciment et le parpaing. Ces matériaux n’ont qu’un faible potentiel de valorisation après une première utilisation. Dans un premier temps, ils sont surtout jetés dans les décharges publiques ou stockés sur les terrains des propriétaires. Ensuite des tentatives de réduction sont mises en place à l’échelle européenne en se basant sur la directive- cadre de 2008 , directive révisé. Ils proposent la mise en place d’un protocole de recyclage volontaire, une étude sur les potentiels impacts environnementaux des matériaux utilisés. L’Union-Européenne propose également des alternatives favorisant les performances environnementales d’un bâtiment et son goût écologique. La loi française de 2001 prévoit dans l’article 79 une valorisation des déchets du BTP d’au moins 70%. L’article 73 de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte prévoit la mise en place d’un circuit de déchetterie professionnel et leurs déchets produits, ce qui aurait pour conséquences d’avoir un meilleur contrôle sur le tri, la fabrication et la gestion des déchets sur les chantiers. La France espère mettre en place une collecte de ces déchets gratuite, de développer les diagnostics de production des déchets lors de la démolition de bâtiments et enfin trouver une seconde vie pour ces déchets. Les mots d’ordre sont donc prévenir, réutiliser, recycler et valoriser.
La réalité ?
Depuis 2016, il est obligatoire de trier les fractions minérales (la brique, la céramique ou la tuile.). Les principaux déchets produits sur les déchets sont la terre, céramique, béton, parpaing, tuiles, briques, pierres naturelles, gravats et verre. Pour le tri de ces déchets, le plâtre est obligatoirement séparé des autres catégories à cause de son aspect polluant. Sinon les autres catégories qui sont le métal , le plastique, le bois, le verre et le carton peuvent être rassemblé ensemble sous dérogation lors du tri, à partir du moment où cela n’abîme pas sa qualité. Donc cela concerne les déchets dits inertes qui ne risque pas de subir un changement ou une détérioration quelconque. Sans cette dérogation, on met en place des bennes pour chacun des matériaux à trier. Le tri peut s'effectuer sur le site même du chantier ou sur celui de l’entreprise.
Dans les faits, il y a un tri et un recyclage des déchets du BTP mis en place mais leur valorisation n’est que très faible. Le tri est obligatoire. Si l'entreprise ne trie pas, elle risque alors une amende. Les enfouissements et l’incinération sur les lieux des travaux sont interdits par la loi. Le recyclage n’est répandu que pour les grandes familles de ces déchets tels que le bois et le gravat. Le gravat est le matériau qui connaît une meilleure valorisation, jusqu’à 61% du gravat sur les chantiers réussi à être valorisé . Les déchets inertes sont les plus aptes à être réutilisés.
En ce qui concerne les autres déchets produits sur les chantiers, il y a les déchets non dangereux. Il désigne les métaux, les isolants, les emballages, matières plastiques, polystyrènes , textiles, colles,bois non traités, peintures à eau et les matériaux alliant différents métaux. Pour ces matériaux une solution de revalorisation a été trouvée. Les métaux sont refondus, papier et carton réutilisés, le plastique est envoyé au recyclage, les PVC utilisés pour la fabrication de nouveaux matériaux, les polystyrènes sont incinérés, le bois non traité peut servir de combustible et enfin les emballages plastiques sont recyclés ou réutilisés. Le problème est que les déchets du BTP sont principalement inutilisables pour un second réemploi. La volonté générale est donc de réduire les déchets post production et éviter la production de matériaux inutiles. L’utilisation des matériaux de moindre qualité pouvant être la source d’une production de déchets non désirée car il faut les renouveler régulièrement. Quelques solutions ont été mises en place telles que l’achat d’une benne de matériau trié est légèrement moins cher que celle qui ne l’est pas. Une hausse du prix de l'enfouissement a eu lieu, elle a augmenté de 20% lors de l’année 2019. Celle-ci risque d’augmenter de nouveau pour 2025 afin de dissuader ce genre de pratique. Les voix telles que le réemploi, la construction à partir de matériaux dont on dispose sont encore peu développées en France mais sont encouragées car elles semblent être des solutions durables et efficaces.
Les acteurs principaux de la production des déchets sont les personnes qui en sont chargées, c'est-à-dire l’entreprise de BTP et le commanditaire des travaux. Ils sont chargés de leurs transports, stockage et valorisation ou destruction des déchets. Une fois le tri effectué parmi les différents matériaux à jeter , les entreprises font appel à des experts dans l’évacuation de ces déchets non dangereux.
En Normandie, l’attitude face aux déchets du BTP
En Normandie si on se réfère au chiffre publié par l’ADEME en 2008. Les déchets produits par les chantiers de constructions sont importants. Plus de 1 140 000 tonnes de déchets ont été produits cette année-là dont 120 000 rien que pour la construction de bâtiments neufs. Face aux risques de pollution de l'air, de la faune et la flore , des eaux et des sols, la Normandie s'est engagée à agir pour réduire son nombre de déchets. Il est donc obligatoire pour les entreprises de confier leurs déchets à des structures spécialisées. En 2018 selon les chiffres de Neci Normandie , la région a réussi à valoriser 68.8 % de ses déchets du BTP sur 7 961 Kilotonnes produites par la région et les 953 kilotonnes reçues d’autres régions. D’importantes avancées ont eu lieu dans la gestion des déchets du BTP en Normandie comme l’indique le tableau ci-dessous.
Les enjeux fixés pour l’année 2021-2022 pour la région Normandie concernant les déchets du BTP sont de réduire la production de ces déchets et de trouver des alternatives de conception et d’élaboration qui en évitent la formation. Le but étant également d’informer les acteurs publics des enjeux de la formation de tels déchets. L’enjeu est également de former des architectes plus responsables à ce sujet avec la mise en place de réglementation, de prévention, de gestion des déchets. Il prévoit également le développement de filières de valorisation des déchets, de rentrer en conformité avec la loi et les attentes et de conforter les filières locales en utilisant leur matériau.
Voici déjà une carte des déchèteries accueillant les professionnels en Normandie.