Les déchets du BTP

Les déchets du BTP, issus de la construction et de la démolition, représentent une quantité colossale atteignant jusqu'à 227 millions de tonnes par an, comprenant des matériaux comme la terre, la brique et le ciment. Malgré leur potentiel limité de réutilisation, ils sont souvent jetés en décharge ou stockés sur place. Des efforts au niveau européen, en vertu de la directive-cadre révisée de 2008, visent à encourager le recyclage volontaire et à évaluer l'impact environnemental de ces matériaux. En France, des lois comme celle de 2001 prévoient une valorisation d'au moins 70% de ces déchets, et la Loi de transition énergétique pour la croissance verte vise à instaurer un circuit spécifique pour les déchetteries professionnelles, améliorant ainsi le tri et la gestion des déchets sur les chantiers. Les objectifs incluent la mise en place d'une collecte gratuite, des évaluations plus poussées des déchets lors des démolitions et la recherche de nouvelles utilisations pour ces matériaux, dans une optique de prévention, de réutilisation, de recyclage et de valorisation.

La réalité ? 

Depuis 2016, le tri des fractions minérales (comme la brique, la céramique et la tuile) est une obligation. Les déchets principaux issus du BTP sont la terre, le béton, le parpaing, les tuiles, les briques, les pierres naturelles, les gravats et le verre. Le plâtre doit être séparé des autres catégories de déchets pour des raisons environnementales, mais le métal, le plastique, le bois, le verre et le carton peuvent être regroupés sous dérogation, à condition que leur qualité ne soit pas altérée. Le tri peut se faire sur le site du chantier ou celui de l'entreprise, soit en utilisant des bennes spécifiques pour chaque matériau, soit par un tri sur place.

 

Malgré les efforts pour trier et recycler les déchets du BTP, leur valorisation demeure faible. Le non-respect du tri expose l'entreprise à des amendes, et l'enfouissement ou l'incinération des déchets sur les sites de travaux sont interdits par la loi. Le recyclage est surtout développé pour certaines catégories comme le bois et les gravats, où jusqu'à 61 % des gravats sur les chantiers sont valorisés. Les déchets inertes sont les plus susceptibles d'être réutilisés.

 

Concernant les autres déchets sur les chantiers, les déchets non dangereux englobent divers matériaux tels que les métaux, les isolants, les emballages, les matières plastiques, le bois non traité, les peintures à l'eau, etc. Des solutions de revalorisation ont été trouvées pour ces matériaux, comme la fusion des métaux, le recyclage du plastique et du papier, ou encore l'utilisation des PVC pour de nouveaux matériaux. Cependant, les déchets du BTP sont souvent peu réutilisables pour un second usage. L'accent est donc mis sur la réduction des déchets post-production et la minimisation de la production de matériaux inutiles, en encourageant des pratiques telles que le réemploi et la construction à partir de matériaux disponibles. Les principaux acteurs de la gestion des déchets du BTP sont les entreprises de construction et les clients commanditaires des travaux, responsables du transport, du stockage, de la valorisation ou de la destruction des déchets. Une fois triés, ces déchets sont éliminés par des experts spécialisés dans le traitement des déchets non dangereux.

 

En Normandie, l’attitude face aux déchets du BTP 

En Normandie si on se réfère au chiffre publié par l’ADEME en 2008. Les déchets produits par les chantiers de constructions sont importants. Plus de 1 140 000 tonnes de déchets ont été produits cette année-là dont 120 000 rien que pour la construction de bâtiments neufs. Face aux risques de pollution de l'air, de la faune et la flore , des eaux et des sols, la Normandie s'est engagée à agir pour réduire son nombre de déchets. Il est donc obligatoire pour les entreprises de confier leurs déchets à des structures spécialisées. En 2018 selon les chiffres de Neci Normandie , la région a réussi à valoriser 68.8 %  de ses déchets du BTP sur 7 961 Kilotonnes produites par la région et les 953 kilotonnes reçues d’autres régions. D’importantes avancées ont eu lieu dans la gestion des déchets du BTP en Normandie comme l’indique le tableau ci-dessous. 

(source : https://neci.normandie.fr/sites/default/files/contenus_documents/Observations%20et%20analyses%20des%20d%C3%A9chets%20et%20des%20mat%C3%A9riaux%20du%20BTP%20en%202018_0.pdf) 

 

Les enjeux fixés pour l’année 2021-2022 pour la région Normandie concernant les déchets du BTP sont de réduire la production de ces déchets et de trouver des alternatives de conception et d’élaboration qui en évitent la formation. Le but étant également d’informer les acteurs publics des enjeux de la formation de tels déchets. L’enjeu est également de former des architectes plus responsables à ce sujet avec la mise en place de réglementation, de prévention, de gestion des déchets. Il prévoit également le développement de filières de valorisation des déchets, de rentrer en conformité avec la loi et les attentes et de conforter les filières locales en utilisant leur matériau. 

 

Voici déjà une carte des déchèteries accueillant les professionnels en Normandie

 

(source : https://neci.normandie.fr/sites/default/files/elements_documentation/accueil%20des%20professionnels%20-%202017%20et%20d%C3%A9ch%C3%A8teries%20professionnelles.pdf